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Les pays en développement sont submergés de pesticides ; renforcer la sensibilisation du public à leurs risques demeure un défi majeur.

Septembre 2016, Rome – « Une action urgente s’impose pour assurer l’avenir et la sécurité alimentaire des petits États insulaires en développement (PEID) face aux effets disproportionnés du changement climatique », a déclaré Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, lors d’une récente conférence.

Pour les États insulaires du Cap-Vert et de São Tomé-et-Principe, ce n’est qu’un aspect de la garantie de la sécurité alimentaire pour tous. Cette sécurité dépend aussi fortement du développement de leurs capacités à exploiter indépendamment leurs terres agricoles afin de devenir moins tributaires des importations de denrées alimentaires.

Chacun de ces pays est pauvre en ressources naturelles et en terres arables, et sujet à la sécheresse. Par conséquent, la mise en place de systèmes d’agriculture durable n’est pas une tâche facile.

Lors d’une réunion tenue l’année dernière à Lisbonne (Portugal), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et la Convention de Rotterdam (CR) ont conjugué leurs efforts pour adopter une nouvelle stratégie visant à surveiller la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays, et notamment des PEID.

Comme c’est le cas dans toutes les exploitations agricoles du monde entier, on a recours aux pesticides – y compris insecticides, herbicides, fongicides, rodenticides et nématicides – pour améliorer le rendement des cultures. Bien qu’ils puissent avoir des effets néfastes sur l’environnement et la santé humaine, ils conservent leur attrait pour l’accroissement de la production agricole.

Et ceci, malgré le fait qu’une étude menée par la FAO en 2012 analysant des données recueillies entre 1990 et 2009 ait révélé qu’une augmentation de 1,9 pour cent de l’utilisation de pesticides ne résultait qu’en un accroissement de 1 pour cent du rendement des cultures.

Étant donné l’insuffisance de données solides permettant de déterminer l’ampleur de l’utilisation des pesticides au Cap-Vert et à São Tomé-et-Principe, la FAO a entrepris en juillet, dans chacune des îles, une mission d’étude financée par l’U.E. en vue d’examiner l’utilisation des pesticides dans les communautés rurales. La mission avait pour objet tout d’abord de confirmer si l’on y utilisait ou non des pesticides et d’informer par la suite des dangers liés à leur emploi.

À São Tomé-et-Principe, on a constaté que les petits exploitants agricoles de ces îles ne portaient pas de vêtements ni d’équipements de protection durant leur travail. L’un des objectifs à long terme consiste à renforcer la sensibilisation aux risques liés à l’utilisation de pesticides et d’encourager le recours à des produits de substitution plus sûrs en remplacement des produits chimiques dangereux.

Dans le cadre de son engagement d’assurer un soutien à ces îles par le biais de conseils en matière d’élaboration de politiques, d’analyses et d’une assistance technique, la FAO vise également à les aider à parvenir à un développement durable.

Comme mesure supplémentaire visant à améliorer la gestion des pesticides et à éviter les empoisonnements potentiellement graves par ces substances, la FAO appelle tous les pays à adhérer au Code de conduite international sur la gestion des pesticides. Il s’agit d’un cadre volontaire qui encourage les meilleures pratiques afin d’éviter et de réduire l’exposition aux pesticides lors de leur manipulation, entreposage, transport, utilisation et élimination.

Une réunion de partage des connaissances aura lieu en janvier 2017 dans le but de passer en revue les pratiques employées au Cap-Vert et à São Tomé-et-Principe et d’adopter un cadre permettant d’introduire dans les méthodes de culture l’utilisation de produits de substitution en remplacement des pesticides dangereux.

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